Le séisme et le tsunami du 26 décembre 2004
Toutes les réponses à vos questions

Le 26 décembre dernier, un séisme de magnitude 9.0 sur l'échelle ouverte de Richter se produisait au large de l'Ile de Sumatra, générant un tsunami meurtrier qui allait, quelques heures plus tard, dévaster les côtes de l'Asie du sud-est. Dans cette page, nous tentons de répondre aux questions que vous vous posez surement concernant le phénomène géologique.

1) Quelles sont les causes de la catatrophe?

Le séisme a été causé par le déplacement de la plaque indienne par rapport à la plaque birmane (CF. carte ci-dessous), la première subductant sous la seconde. C'est la limite entre les deux plaques qui a bougé, d'environ 20m. En fait, ces deux plaques se déplacent l'une par rapport à l'autre de quelques centimètres par an. Selon les spécialistes, les plaques indiennes et birmane ont effectué en quelques secondes un déplacement qu'elles effectuent habituellement en 400 à 500 ans. La rupture s'est faite sur une longueur de 350 km environ. Rappelons que l'intensité (et donc la magnitude) d'un séisme est étroitement liée à la longueur de la faille qui s'est rompue, et à l'amplitude du déplacement. Ainsi, un séisme de magnitude 4.0 (magnitude couramment rencontrée en France) correspond en gros à une faille de quelques kilomètres de long, qui s'est déplacée d'environ un à deux mètres. Le 26 décembre dernier, au large de Sumatra, une faille de 350 km de long a occasionné un déplacement de près de 20m, ce qui explique la force du séisme.

Fond cartographique d'après les données ESRI, données géologiques issues de plusieurs sites, dont ceux de l'USGS, du NOAA, et du Global Volcanism Program de la Smithsonian Institution. En jaune-orangé, sont représentées les limites des plaques tectoniques. En violet, le tracé des failles. Les noms figurant en caractères noirs entourés de blanc sont ceux des volcans de la zone.

Un tsunami est presque toujours occasionné par un séisme sous-marin (et je dis bien presque toujours, car on connait des exemples de tsunamis causés par d'importants glissements de terrain ayant entraîné la chute d'un pan de montagne dans la mer). En l'occurence, l'épicentre du séisme du 26 décembre 2004 était localisé en mer. Le soulèvement brutal de la plaque birmane a engendré une vague qui s'est propagé dans tout l'Océan Indien (CF. la carte des zones touchées par le tsunami, ci-dessous). Lorsqu'il se forme, un tsunami a une grande longueur d'onde et une faible amplitude. Par contre, il a une vitesse importante. Les spécialistes ont estimé que le tsunami du 26 décembre 2004 s'était propagé à une vitesse comprise entre 600 et 800 km/h (Ce qui équivaut pratiquement à la vitesse d'un avion de ligne). Lorsqu'il s'approche des côtes, le tsunami voit sa vitesse ralentie car la profondeur de l'eau diminue, ce qui entraîne un tassement de l'onde et une augmentation de l'amplitude de la vague. Ainsi, la vague meurtrière, qui ne dépassait pas un mètre de hauteur à sa formation, peut atteindre les 20m d'amplitude.

Fond cartographique d'après les données ESRI, données géologiques issues de plusieurs sites, dont ceux de l'USGS, du NOAA, et du Global Volcanism Program de la Smithsonian Institution. En caractères bleus, est indiqué le temps mis par le tsunami pour atteindre la zone concernée. Les noms des pays touchés par le tsunami sont inscrits en rouge. A noter que les effets du tsunami ont été ressentis à la Réunion, sans qu'il y ait de victimes. Les zones touchées par le tsunami sont indiquées en rouge sur la carte.

2) Pouvait-on prévoir le séisme et le tsunami?

Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives de prévision des séismes se sont révélées être des fiascos. Cependant, certains témoignages font état d'un affolement des animaux, aussi bien sauvages que domestiques, ce qui laisse à penser que les espèces animales seraient dôtées d'un 6ème sens (absent chez l'homme) qui leur permet de prévoir les séismes, les tsunamis, et même les éruptions volcaniques. Cela pourrait représenter à l'avenir une piste pour les sismologues.

En ce qui concerne le tsunami, il pouvait être prévu, car il a frappé les côtes asiatiques au moins une heure après que le séisme se soit produit. Le problème, c'est qu'aucun système d'alerte n'existe dans l'Océan Indien, alors que l'Océan Pacifique et l'Océan Atlantique en sont équipés depuis de nombreuses années, à l'initiative des Etats-Unis, du Japon, et de l'Union Européenne. Suite à la catastrophe du 26 décembre dernier, la communauté internationale a pris la décision de déployer un système d'alerte dans l'Océan Indien, dès 2006.

3) Ce type ce catastrophe peut-il se produire en France?

Oui, car des séismes se produisent régulièrement en Méditerranée. Notamment, le dernier séisme qui a frappé l'Algérie, et dont l'épicentre se situait en mer, a provoqué la formation d'un mini tsunami qui a été ressenti en Espagne, aux Baléares, et jusqu'à Marseille. Fort heureusement, les séismes qui se produisent en Méditerranée sont moins forts que ceux qui se produisent en Asie, et la Méditerranée est bien surveillée par les sismologues. Cependant, il faut rester prudent et respecter la consigne suivante: si vous voyez la mer se retirer brusquement, et plus loin que le niveau habituel des marées basses, courez le plus vite possible vous mettre à l'abri loin dans les terres.

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